Impressions

Visite du Panthéon, conçu pour être la cathédrale Saint-Denis des Bourbons, avec une crypte de 300 places, devenu mausolée pour actuellement quatre-vingt-un Grands Hommes à qui la Patrie est reconnaissante jusqu’à les déifier, puisque le lieu, par étymologie, est dédié à tous les dieux (πάν-θειον ; pántheion ; « de tous les dieux »). C’est Soufflot qui a donné sa respiration au lieu, et il fut bien inspiré : les proportions qu’il lui a données, la lumière qu’il y a organisé en font l’héritier de son modèle romain, sans pour autant la rivaliser avec sa coupole de 28 mètres de diamètre, bien moins que les 43,44 mètres de sa grande sœur. Lui manque la patine du temps, tout y est encore trop propre, trop net, en un mot : immarcescible, à l’image des gloires célébrées. Les peintures hagiographiques de Gros, Puvis de Chavannes, Cabanel et autres, les sculptures d’auteurs académiques oubliés (à part Dalou ?) semblent d’hier à peine tout en étant d'un autre siècle. Par un geste sur lequel ...

Louis Ferdinand Destouches durant les années 1920 - Wikipedia Quelques lecteurs amis me disent que j'ai eu la main lourde sur les Impressionnistes. Pas du tout, leur réponds-je, je me suis retenu. Par exemple, je me suis retenu de dire qu'ils me font penser à cette phrase de Louis-Ferdinand Céline : Un prolétaire est un bourgeois qui n'a pas réussi. ( Je ne sais s'il avait les Communards en tête, car les multiples instances de la Commune étaient farcies de petits bourgeois : je ne l'invente pas, c'est sourcé, et j'en parle dans cet admirable ouvrage qu'est De la chute du Second Empire à celle de la Commune , qui se trouve ici en vente à un prix si ridiculement bas que même Harpagon n'aurait osé imaginer). Appliqué aux Impressionnistes, la citation de L-F Céline donne :  Un Impressionniste est un peintre bourgeois qui n'a pas réussi. Voilà, c'est un peu sévère, mais pas tout à fait injuste, en tout cas source de réflexion. Cette invitation à ...

De retour de Van Eyck – impressions – impressionnisme (aussi en anglais et en italien).  De retour du Louvre, après avoir tenté de voir La Vierge du chancelier Rolin, récemment restaurée. Elle est exposée dans la salle de la Chapelle, espace restreint a priori adapté pour une toile de dimension modeste, mais que les commissaires ont entourée d’une vingtaine d’autres peintures contemporaines, où s’amasse un foule de visiteurs, sac au dos - le Louvre n’est pourtant pas le Mont-Blanc - téléphone au poing - pour prendre des photos qu’ils ne regarderont pas, qu’ils oublieront peut-être, qu’ils perdront sans doute à l’occasion d’une mise à jour de leur logiciel.  Malgré la foule, ce que je parviens à voir : intrigué par la composition de l’œuvre, ce face-à-face entre un chancelier Rolin agenouillé, dans ses habits du XVème siècle, les mains jointes, et cette Vierge assise, dans une robe qui pourrait être de celles que portaient les femmes à l’an I, montrant le futur christ pos...